Le cinéma français ...
rideau
Le public se presse aux guichets des théâtres. Il se presse également devant les portes des cinémas, de ceux du moins qui ne sont pas réservés aux soldats allemands .
Dans un monde écorché vif où la guerre fait rage, dans ce monde où, chaque nuit, de Coventry à Hambourg, des milliers d'innocents périssent dans le feu, dans ce monde de la propagande et de la haine, le cinéma français fleurit les ruines d'extraordinaires fleurs bleues.
Par obligation et prudence, le cinéma des années 1940-44 demeure généralement étranger au drame qui se joue sur tous les continents. Il offre aux spectateurs affamés et inquiets des images dépaysantes et satisfaisantes.
Habituée aux murs patinés, aux fossés pleins de boîtes de conserve rouillées , la France entière se passionne pour ce château des Visiteurs du soir, que Marcel Carné a voulu d'une éblouissante blancheur.
cinema français sous l'occupation
le cinema sous Vichy de 1940 à 1944
Et la France qui a faim ne voit pas sans émotion défiler, pour le repas de fiançailles d'Anne et de Renaud, ces onze serviteurs qui portent, sur d'immenses plats d'argent, cochons de lait, chevreuils, paons, cygnes « et toutes sortes d'oiseaux de rivière ».
Et la France qui rêve fredonne la chanson de Gilles: Démons et merveilles, Vents et marées, Au loin déjà la mer s'est retirée, Et toi, Comme une algue doucement caressée par le vent, Dans les sables du lit tu remues en rêvant...
Ce film, qui a demandé douze mois de travail, coûté 20 millions et qui rassemble Arletty, Alain Cuny, Jules Berry, Marie Déa, Ledoux, a, pour le cinéma, l'importance du Soulier de satin pour le théâtre.
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